lundi 22 novembre 2010

Meeting people is easy

Ce soir je mange seul à une table du refectoire, un étranger - qui a passé la trentaine - s'assoie à l'autre coin de la table en me saluant au passage d'un signe de la tête. L'aurais-je déjà rencontré ? J'ai un peu de mal avec l'association des noms-visages, certes... mais décidement non, ce type là ne me dit rien.

Je finis mon repas sans vraiment lui preter attention, comme le ferait le japonais moyen. Au passage, manger seul au Japon ça arrive beaucoup plus qu'en France, enfin j'entends par là que ça a notamment beaucoup moins de connotation d'isolement social. Je me lève pour aller poser mon plateau, petit signe de la tête, auquel il me retourne le même salut avec un sourire en prime.

Sur les quelques mètres que je parcours pour aller débarasser mon plateau, je me dis que vu que j'ai rien de pressé dans la soirée, je vais me permettre de m'asseoir en face de lui pour lui tenir un brin de causette. Il en a l'air ravi, et la dicussion prend place naturellement.

Un professeur de statistique d'origine Yougoslave, une guerre alors qu'il est étudiant, un post doc pas payé, une volonte d'apprendre à ses élèves à s'intéresser à leurs études, un potentiel skieur olympique, un dialogue passioné ; un drôle de chic type. On a parle doctorat - poursuite d'études, conditions et motivations dans le travail, frontières et... japonais :D

Je ne sais même pas comment il s'appelle. Mais ça valait le coup d'aller parler avec lui.

Demain Alain Connes vient participer à une journee de conférences ici, il y donne deux cours. Je vais essayer de me faufiler dans l'amphi.
Une conf sur ce qu'il fait (pas encore visionnée de mon cote):
http://www1.univ-metz.fr/culture_sport/sam/evenementiel/071106-alain-connes.html

1 commentaire:

  1. J'apprécie hautement le style littéraire vraiment pointu
    avec lequel tu retraces cette rencontre, je m'y suis vue ...

    Le décalage entre témoin et acteur devient enrichissant:
    serait-ce un atout culturel de cette île du levant ?

    Si la barrière des langues s'émousse comme cette du corail, nous aurons droit à des "stusami" d'uniformité de modes, des rafales de banalités...
    diantre, surtout cultivons nos particularités (pour les échanger !)
    Même pas peur d'être humainement cataloguée, juste inquiète
    à propos de la largeur de mon ouverture d'esprit...
    passionnant l'extrait d'Alain Connes, le temps en fonction de notre ressenti ...à des années lumières de ma compréhension, et pourtant si proche de mon vécu !

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