dimanche 28 novembre 2010

Des corns flakes dans mon clavier !

Je lis régulièrement les liens proposés sur reddit programming ( http://www.reddit.com/r/programming/ ), y'a des trucs en relation de près ou de loin avec la programmation et le public est sensé être principalement des développeurs. On y voit souvent apparaitre des posts en relation avec la productivité dans son travail. Faut dire qu'apparemment les software-developers sont un peu les rois de la procastination, y'a plein de littérature sur ce point.


D'une manière plus générale, je pense que la question de la productivité au travail nous concerne un peu tous. Qui ne s'est jamais mordu les doigts à 2:00 du matin en train de boucler un projet alors que la veille il se tournait les pouces?

On peut aussi tourner la question de savoir dans quel environnement on se sent le plus productif, et si notre lieu de travail correspond à un tel environnement. Cette approche est développée dans cette TED talk :
http://www.ted.com/talks/jason_fried_why_work_doesn_t_happen_at_work.html

Je pense pour ma part que l'atmosphere dans le lieu de travail reste très influente, et l'entourage aussi. En prépa le fait d'être entouré de gens qui taffaient dur ça m'a aidé à rester motivé.

Pour la motivation, j'ai récemment dégotté quelques bouts de Lego dans un tiroir au labo, bah c'est un super passe temps en pause. Reddit c'est sympa, je lis plein de trucs plus ou moins intéressant mais devient vite une demi-heure de survol de lien. Des briques Lego, tu démontes tout et tu te dit "Aller mon gars, fait un truc rigolo avec ça", et 5 minutes après t'a bricoler un truc plus ou moins utile. Le côté jeux-création représente vraiment une autre dimension que le côté "spectateur" d'internet, ou je consomme de l'information en sens (presque) unique.

D'une manière un peu similaire, j'étudie en ce moment un bout de programme qui fait de la vérification syntaxique. C'est pas commenté, deux grosses fonctions qui s'appellent l'une l'autre et ça utilise des variables définies à des kilomètres. Comme j'ai un peu de mal à appréhender la chose, je me suis mis au pied du mur en me demandant comment moi je m'y serait pris pour vérifier ladite syntaxe. Je me retrouve à griffoner un bout d'algo dans le train, et à l'implémenter une fois arrivé à la maison. J'étais comme un gamin qui joue aux Lego, j'voulait pas me coucher tant que ca marchait pas ^^ Et je suis un peu plus serein pour appréhender le code maintenant.

Bon c'est un sujet large et j'ai écrit plein de bouts que j'ai fini par virer. Alors plutôt que de boucler sur une morale légère vous invitant à aller au travail la fleur au fusil, je vous propose une citation sans grand rapport certes, mais que je trouve plutôt sympatique :
If you want to build a ship, don't drum up the men to gather wood, divide the work and give orders. Instead, teach them to yearn for the vast and endless sea. (attribuée à A. de St Exupéry)

lundi 22 novembre 2010

Meeting people is easy

Ce soir je mange seul à une table du refectoire, un étranger - qui a passé la trentaine - s'assoie à l'autre coin de la table en me saluant au passage d'un signe de la tête. L'aurais-je déjà rencontré ? J'ai un peu de mal avec l'association des noms-visages, certes... mais décidement non, ce type là ne me dit rien.

Je finis mon repas sans vraiment lui preter attention, comme le ferait le japonais moyen. Au passage, manger seul au Japon ça arrive beaucoup plus qu'en France, enfin j'entends par là que ça a notamment beaucoup moins de connotation d'isolement social. Je me lève pour aller poser mon plateau, petit signe de la tête, auquel il me retourne le même salut avec un sourire en prime.

Sur les quelques mètres que je parcours pour aller débarasser mon plateau, je me dis que vu que j'ai rien de pressé dans la soirée, je vais me permettre de m'asseoir en face de lui pour lui tenir un brin de causette. Il en a l'air ravi, et la dicussion prend place naturellement.

Un professeur de statistique d'origine Yougoslave, une guerre alors qu'il est étudiant, un post doc pas payé, une volonte d'apprendre à ses élèves à s'intéresser à leurs études, un potentiel skieur olympique, un dialogue passioné ; un drôle de chic type. On a parle doctorat - poursuite d'études, conditions et motivations dans le travail, frontières et... japonais :D

Je ne sais même pas comment il s'appelle. Mais ça valait le coup d'aller parler avec lui.

Demain Alain Connes vient participer à une journee de conférences ici, il y donne deux cours. Je vais essayer de me faufiler dans l'amphi.
Une conf sur ce qu'il fait (pas encore visionnée de mon cote):
http://www1.univ-metz.fr/culture_sport/sam/evenementiel/071106-alain-connes.html

jeudi 18 novembre 2010

Momiji dancing

Long article ! donc il sera pondere d'images de Caramelldansen :)

Rhaaa le japonais c'est une langue fichtrement plus compliquee qu'il n'y parait !
Deux verbes differents, l'un pour dire "sauver des gens qui sont perdus" et l'autre pour dire "sauver des gens qui sont bloques mais qui peuvent pas se sauver eux memes" ... mon regard croise celui d'un allemand, on partage tous les deux un profond sentiment de saturation, mais ca va de l'avant quand meme.

Je sors donc d'un cours (de deux cours a la suite d'ailleurs) de japonais, j'ecris ca depuis le labo donc pas d'accents, une fois ne sera pas coutume je l'espere. Je fais face a une grande diffficulte a me concentrer en cours, j'ai l'impression que suivre le cours n'est qu'une sous tache et je parallelise d'autres flux de pensee qui prennent le dessus. Comme quand on lit 10 fois une phrase avant de se dire "bon ce coup ci tu la lis et tu la comprends!". Sauf qu'en cours c'est pas terrible.

Le fait que ce soit une langue etrangere n'aide surement pas me direz vous. Oui mais je suis venu ici en partie pour travailler cette langue, donc je ferai bien de focus un peu dessus. J'ai l'impression d'etre a un stade ou j'ai un niveau suffisant pour survivre, voire comprendre une blague ou deux (etape decisive dans l'integration dans une culture etrangere ^^). Cependant le chemin est , encore tres long, et le japonais ecrit (articles, rapports) n'utilise pas les memes tournures. Par exemple la ou un verbe passe-partout fait l'affaire a l'oral dans beaucoup de situations, on trouve beaucoup de variations de ce verbe a l'ecrit (cf exemple au debut) selon les dites situations. Donc j'ai a faire a du boulot d'affinement de vocabulaire et d'expression, saupoudre de kanjis. Cela dit j'apercois la profondeur de la langue, c'est interessant meme si ca donne un peu le vertige.

Quand j'etais jeune - woua l'autre he! 23 ans le papy!. Soit, quand j'etais au college environ, ca me saoulait beaucoup d'apprendre des listes de vocabulaire. En francais, je pensais avoir le vocabulaire de base pour exprimer n'importe quelle idee, en passant par des voies detournees au besoin. Comme certains profs me soutenaient fortement le contraire, j'ai un peu rumine ce truc et petit a petit j'ai realise l'importance d'avoir du vocabulaire. Les voyages ont pas mal aides, se trouver coincer a parler meteo car on connait pas asser de mots pour developper un autre sujet, c'est vite fatiguant.

Cette annee encore je le ressent avec Pierre. On parle en Japonais-anglais autant que possible. L'effort pour jongler entre deux langues etrangeres est moindre que celui pour quitter sa langue natale. Cec dit il nous arrivent de retomber sur le francais quand on parle societe/politique/systeme d'exploitation car ce sont des sujets ou on n'arrive pas a exprimer clairement nos idees dans les autres langues.

En francais par exemple, considerons l'ecriture phonetique apparue avec les SMS (160 caracteres, twitter avant l'heure :p ). C'est rigolo et pratique, certes. Cependant je pense que qqun qui ne sait pas differencier "ai" de "est" de "et" aura du mal a mettre ses idees au clair. Au passage ici les telephones font des mails, oui oui des vrais mails comme sur un ordi et tout, donc virtuellement pas de limite de taille de texte. Ca n'empeche pas de tailler dans le japonais pour utiliser des expressions de djeuns, mais rien n'empeche d'utiliser un joli japonais.

En informatique, on utilise des languages de programmation pour decrire les processus souhaite. La conception et l'etude de ces languages est une discipline en soit, tres proche de l'etude des languages dit naturel (langues parlees par les humains). Un language de programmation offre des moyens pour exprimer ses idees, pour decrire des processus. D'un language a l'autre, le meme processus sera decrit de manieres parfois franchement differentes (voir un exemple sur http://99-bottles-of-beer.net/ ). Dans un meme language on peut trouver parfois moultes facon de decrire le meme procede, cf le language Perl.


Je me permet de faire echo a SICP (Structure and Interpretation of Computer Programs, le bouquin que je potasse en ce moment) :
The acts of the mind, wherein it exerts its power over simple ideas, are chiefly these three: 1. Combining several simple ideas into one compound one, and thus all complex ideas are made. 2. The second is bringing two ideas, whether simple or complex, together, and setting them by one another so as to take a view of them at once, without uniting them into one, by which it gets all its ideas of relations. 3. The third is separating them from all other ideas that accompany them in their real existence: this is called abstraction, and thus all its general ideas are made.
John Locke, An Essay Concerning Human Understanding (1690)
C'est la citation en debut de premier chapitre. Le premier point cite la capacite de grouper des idees pour creer des abstractions d'un niveau superieur. Je reconnais la le vocabulaire des languages naturels. On a peut etre des mots plus simples pour decrire la meme chose que des mots compliques. Mais si on se donne pas le moyen d'elever le niveau d'abstraction par des regroupements, on ne peut pas mener de raisonnement sur des abstractions plus elevees. On retrouve exactement la meme approche pour les languages de programmation.

Je file voir les momijis d'automne. Ce weekend festival de l'universite ^^ Aller un petit extra pour la fin :


(Thom Yorke)

vendredi 12 novembre 2010

le labo en images

Quelques photos^^

Mon bureau

Le labo

Un autre bout du labo, avec un robot et le canap'

Voila c'est plein de PC partout, et en général y'a un peu de monde qui traine (photo prises en soirée, tout le monde était rentré).

samedi 6 novembre 2010

Neko no te

Aujourd'hui balade sur le Daimoji, c'était plutôt sympa. Y'a un festoche une fois par an où des kanjis de feu sont dessinés sur les collines environnant Kyoto, on y était en aout avec Marion. Photo depuis l'université :


et le reste du temps ca ressembla à ça :


C'est pas très loin de la fac et depuis là-haut la vue sur la ville est impressionante. Apparemment c'est un spot reconnu pour les couchers de soleil, je retenterai en soirée à l'occasion.

J'ai discuté du projet de labo sur l'année avec mon prof, je vais travailler sur l'implementation d'un interpreteur LISP sur les robots Lego Mindstorms NXT. Ce prof a déjà implémenté ce système sur la première version du robot (le RXC). J'ai déjà bossé sur le NXT mais c'était pas une franche réussite, j'espère que cette fois ci ce sera plus convainquant. Enfin un projet système dans les pattes entre temps, ca met les choses en place donc ca devrait rouler un peu mieux. Vous pouvez chercher "lego mindstorms" sur youtube vous trouverez plein de clips sympa. C'est un jouet de laboratoire d'informatique / automatique assez répandu ^^




Du côté des cours je les trouve plutôt intéressant, reste celui en japonais où j'ai pas trop capté mais rien de bien méchant apparemment. Les cours de japonais sont bien pour mon niveau, faut que j'accroche un bon rythme entre kanjis et grammaire.

Une image de chat, ca plait toujours :)
Petite appartée sur la langue japonaise pour ceux qui connaissent pas trop : il y a trois alphabets : deux phonétiques - hiragana et katakana - et un sémantique, les kanjis. Chaque kanji représente une idée (parfois plus), mais a plusieurs prononciations possibles. Environ 2000 kanjis sont enseignés à l'école ici, environ 1000 permettraient de déchiffrer les articles de journaux.
Pierre m'a preté un bouquin qui présente une technique d'apprentissage qui fait appel à la mémoire associative. Ca a l'air de pas mal marcher, en tous cas la méthode est bien présentée et défendue par son auteur ("Les kanjis dans la tête" de Yves Maniette, et c'est l'adaptation d'un bouquin anglais au départ).

En japonais un "coup de pouce" c'est 「猫の手」 (neko no te), "patte de chat".

L'air se refroidi, mais aujourd'hui encore un grand ciel bleu. On profite du soleil avant l'hiver, qui est réputé pour être asser froid dans les parages.
Enfin je redécouvre les joies d'emacs tous les jours, mais qui a envie d'un enième post sur emacs ? ^^